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How to Get Away with Murder de Peter Nowalk

How to Get Away with Murder de Peter Nowalk

Diffusée depuis 2014 sur la chaîne ABC, la série judiciaire How to Get Away with Murder créée en 2014 par Peter Nowalk et produite par Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Private Practice et Scandal), entre en ce début d’année 2018 dans la deuxième partie de sa quatrième saison, interrompue par l’inévitable pause hivernale. Pour les francophones obstinés, la série est diffusée en France sur M6 et Téva sous le titre tronqué de Murder.

Littéralement How to Get Away with Murder se traduit par « Comment échapper à une condamnation pour meurtre ». La série raconte l’histoire d’Annalise Keating, avocate à la tête de son propre cabinet et professeure de droit à Philadelphie. Elle choisit chaque année quelques étudiants de sa classe pour intégrer son équipe et travailler sur les affaires judiciaires qui lui sont confiées. Mais ils sont bientôt impliqués dans un meurtre.

La grande force de la série est l’utilisation habile de flashforwards : on sait d’entrée ce qui va arriver et chaque épisode ne fait que nous rapprocher de l’inéluctable, les rebondissements et révélations sont de rigueur. Ce système de narration peut s’avérer perturbant au début du programme mais trouve toute sa justesse dans l’avancement de l’histoire. Pour notre plus grand plaisir, la rapidité des reparties et l’enchaînement des événements ne nous laissent pas une seule seconde de répit. La musique renforce ce sentiment, ainsi que la réalisation : la frénésie de la ville succède à celle du bureau d’Annalise, de la salle de cours ou d’audience.

Car au-delà de l’intrigue principale, chaque épisode développe une enquête judiciaire où Annalise Keating et ses stagiaires défendent au mieux leurs clients et ce, par n’importe quels moyens : obtenir des preuves illégalement ou corrompre des policiers n’est pas un problème. Malgré les histoires d’amour, les trahisons et les secrets, les étudiants sont prêts à tout pour arriver à leurs fins : gagner le procès et surtout les faveurs de la géniale avocate. De ce fait, la série est à l’image de sa grande soeur Scandal, qu’elle rencontrera en mars prochain lors d’un crossover spécial.

Fidèle à l’esprit du ShondaLand (société de production de Shonda Rhimes), la distribution prône ainsi la diversité. Pour incarner le rôle-titre, on retrouve au casting Viola Davis (La Couleur des sentiments, 2011) qui campe Annalise Keating avec profondeur et conviction : tour à tour déterminée, blessée, manipulatrice, séductrice, maternelle et plus encore, la charismatique Annalise nous fascine et nous égare, à l’image de ses étudiants qui ne savent plus s’il faut s’y fier. En 2015, sa performance est très justement saluée par un Emmy Award, remis pour la première fois à une actrice noire pour une série dramatique.

Le groupe d’étudiants forme un ensemble hétéroclite assez prévisible mais néanmoins attachants­ : dans le rôle de Wes, étudiant chouchou et un peu paumé, les fans auront reconnu Alfred Enoch, qui jouait le personnage secondaire de Dean Thomas dans la saga Harry Potter. L’ambitieuse Michaela est jouée par Aja Naomi King (The Birth of a Nation), le beau gosse Connor par Jack Falahee, la mexicaine Laurel par Karla Souza, le fils à papa Asher par Matt McGorry (Orange Is the New Black). Mais au fil des saisons et des adversités, les rôles s’échangent et les personnalités se révèlent, pour le meilleur comme le pire.

Justine Vaillant