Les lectures

Julien d’Abrigeon, Sombre aux abords

Sombre aux abordsDix nouvelles, dix chansons, un roman ?
Une structure originale, en tout cas, pour ces textes liés par une écriture qui joue sur les sons, la ponctuation et les mots, une écriture qu’on pourra rapprocher de celle de Patrick K. Dewdney dans Crocs.
Un univers, celui de la route et de la voiture.
Un pari certain pour l’éditeur qui publie ce livre pas facile à étiqueter mais si enthousiasmant à lire.

« Ils voudraient nous voir travailler au champ à s’en brûler le dos, nous voir broyés par la machine jusqu’à ce qu’on comprenne la leçon, qu’elle nous rentre bien dans le crâne, docile main d’œuvre coincée dans ce bled, mais, cette fois, j’ai très bien compris, je l’ai comprise la leçon à avaler, mais je ne l’avalerai pas, elle reste coincée, en travers, vos patates, je ne les ramasserai plus, ne faucherai plus les blés, ne me romprai plus le dos à planter des bulbes, je n’huilerai pas vos rouages, ne suivrai pas les cadences, n’entrerai pas dans la chaîne. »

Emporté par la musique et la langue, on taille la route, à la fois évasion possible et frontière infranchissable. Chez les déclassés, en cavale, dans les campagnes et les petites villes, la jeunesse tente comme toujours de se faire une place. Sans rester sur le bord de la route, sans suivre les chemins tracés. Dans ces coins où on « n’a pas attrapé le pompon, la queue du Mickey, il n’y aura pas d’extras, pas de tour gratuit (…) ».

Pour partager cet enthousiasme, les 3 prochains abonnés à L’Indic auront la chance de recevoir ce livre en cadeau grâce aux éditions Quidam. Et pour vous faire encore plus envie, vous pouvez lire l’article et la comparaison Springsteenienne de la librairie Charybde.

Caroline de Benedetti

Julien d’Abrigeon, Sombre aux abords, Quidam éditeur, 2016, 148 p., 15 €

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