The Big Heat (Fritz Lang, 1953)

-Mais pourquoi lutter ? Il faut prendre le mal avec le bien.
-Le bien est-il assez bien ?
-Vêtements, voyages, divertissement de luxe. Qu’y a-t-il de mal ?
-Rien si on se fiche d’où vient l’argent.
-L’important est d’en avoir. J’ai été riche et pauvre. Croyez-moi, riche, c’est mieux. Vous pensiez que j’étais une héritière avant de rencontrer Vince ?

Les dialogues et le scénario de The Big Heat (Règlement de comptes) de Fritz Lang sont bons, bizarrement le film pèche un peu sur la réalisation (banale) et le jeu d’acteur (parfois beaucoup trop théâtral). Dommage parce que les personnages sont complexes. Le film aborde la corruption, les gangsters mais aussi la vie de couple et la famille. Le flic incorruptible est parfois violent, en conflit moral entre vengeance, devoir et justice.

François Guérif signale dans son ouvrage Le film noir (Denoël, 1979 puis 1999) que Fritz Lang s’inspire de la série d’articles signés William P. MacGivern sur le gangstérisme dans les villes parus dans le Saturday Evening Post. MacGivern transformera par la suite sa série d’articles en roman (rappelant ainsi l’une des sources du roman noir : le journalisme d’investigation qui enquête sur ce qui se passe sous le tapis).

Emeric Cloche.