Bienvenue sur Terre, où les humains ne sont que la toile sur laquelle s’agitent les vrais personnages : Paresse, Lady la Chance, Karma, Destinée, le Sort… Loin d’être des héros, ils régissent tant bien que mal la vie des Hommes, sous l’oeil attentif du boss, Jerry, alias Dieu.
« Y’a qu’à voir ce qu’endure la Paix »…
Le Sort, alias Sergio, va trébucher en tombant amoureux de sa voisine qui bronze en bikini sur le toit de l’immeuble. Jusqu’ici cynique et blasé par quelques millénaires sur terre, il porte un regard neuf sur lui, ses collègues et ses humains. Bien sûr, l’auteur s’amuse des situations dans lesquelles il plonge ses personnages : comment ne pas se lâcher un peu avec les tirades de Karma, la mégalomanie de Dieu, le costume de la Mort ou la sexualité débridée de Destinée ? Un poil moins déjanté que Christopher Moore avec Un blues du coyote et L’ Agneau, auquel on pense en lisant ce livre.
Léger, le roman de S.G. Browne fait sourire et apporte un bol d’air. Il effleure quelques questions sur nos choix de vie, questionne le Bonheur (on aimerait parfois que ce soit autre chose que travailler et avoir des enfants), critique nos pulsions et – un peu facilement – notre société de consommation, et retombe sur ses pattes avec une fin délicieusement hérétique.
La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort, S.G. Browne, Agullo, 2016, traduit de l’anglais par Morgane Saysana, 22 €, 400 p.