Si l’héroïne de ce film a des insomnies, ce n’est pas son histoire qui va vous empêcher de dormir. Non que l’actrice (Amy Adams, vue dans Premier contact) échoue à transmettre les doutes de la riche Susan. Ni que Jake Gyllenhaal (Tony/Edward) ne soit inintéressant dans le double rôle du père de famille passif/mauvais écrivain. Ce n’est pas que l’idée de ce manuscrit reçu par Susan qui la renvoie à son passé soit mauvaise. Certaines scènes ont même du piquant et reflètent bien les rapports sociaux d’un certain milieu. Mais, entre les lignes, cette histoire de vengeance et de choix de vie reste très cucul (la faute sans doute au roman d’Austin Wright dont Nocturnal Animals est adapté). Côté réalisation, une belle photographie ne sauve pas des lourdeurs et effets appuyés qui culminent avec le battement du coeur de Tony relié à celui de Susan. Long, très long. D’une bonne idée doublée d’une certaine ambition formelle, Tom Ford échoue a faire un bon film. Le sort des personnages reste assez indifférent au spectateur, à peine secoué par la dernière scène.
Caroline de Benedetti
Tom Ford, Nocturnal Animals, 2016