Voici une nouvelle région d’Allemagne à découvrir : le Nord et sa côte, la frise orientale. Une région qui génère la moquerie du reste des allemands, un peu comme les français et les blagues Belges. « Eh oui, nous sommes d’authentiques êtres humains et non des créatures de blagues sur la Frise orientale. Il existe même des rapports d’autopsie sur le sujet. »
Ann Kathrin et son mari doivent partir en voyages de noces. Sauf que… Tous les deux sont dans la police et la découverte d’un corps au milieu du feu de la St Jean va les obliger à rejoindre leur brigade. Début d’une enquête qui passe par chez le dentiste, un producteur de cinéma et la fréquentation du journaliste local. La brigade se préoccupe surtout de son chef, poignardé un soir en sortant d’une dégustation de macarons. Oui, en frise orientale il semble que la gastronomie soit importante. Un corps de femme enterré dans le sable relance l’enquête, et tout remonte au suicide d’une jeune fille qu’un homme, narrateur intermittent, veut venger. Histoire classique dans un cadre assez atypique pour retenir l’attention. La présence de Rupert, membre de la brigade hautement débile, n’est sans doute pas pour rien dans l’attrait du roman qui offre une ou deux scènes hilarantes et une bonne touche d’humour.
Vengeance frisonne a tout du polar régional réussi, avec sa banalité rafraîchissante, sans super flic, ni super tueur, ni enquête échevelée. La police ne part jamais sur la bonne piste et c’est un plaisir de s’égarer en compagnie de personnages bien décrits et touchants. Il faudra voir si la série tient la durée, puisque l’auteur – prolifique – a déjà écrit depuis 2007 dix enquêtes de cette brigade.
Caroline de Benedetti
Klaus-Peter Wolf, Vengeance frisonne, Piranha, 2016, traduit de l’allemand par Didier Debord, 22,90 €, 480 p.