Nous avons déjà évoqué les romans des allemands Jan Costin Wagner en Finlande et Veit Heinichen en Italie, voici un roman d’Alex Berg situé en Suède.
Le froid et la neige servent souvent de facteur d’isolement propre à faire éclater les drames. C’en est même un peu attendu, mais la description d’une grosse tempête de neige avec ses congères et le feu de cheminée pour seul chauffage, produit toujours son petit effet. Au coin du feu, Caroline et Ulf ont 20 ans de fuite à régler.
Pourquoi cette femme a-t-elle soudain quitté sa ville natale, abandonnant ses amis et un futur marié désemparés ? Le mystère de sa fuite, et celui de son retour, tendent tout le roman. Des pistes apparaissent au fil des retrouvailles entre Caroline et les siens. L’auteur rend ces personnages touchants en dévoilant leur passé et leurs liens. Il montre une jeune femme fascinante, excessive et marquée par la mort de ses parents. Ses amis sont devenus sa famille. Leur complicité et leurs antagonismes cachent un secret.
L’exposé traîne en longueur, mais surtout l’explication du drame qui a poussé la jeune femme à quitter son pays demande de croire à des causes que tout le reste du roman nous rendent improbables. Ta fille morte souffre au final d’un manque d’aboutissement dans l’histoire qui nuit à une très belle ambiance.
Caroline de Benedetti
Alex Berg, Ta fille morte, Jacqueline Chambon, traduit de l’allemand par Denis Michelis, 2016, 272 p., 22,80 €