Visite à Los Angeles en trois actes. Voici Rose, starlette gentiment détraquée et un peu gênante pour sa puissante famille. C’est que papa veut finir gouverneur de Californie. De frasques en fêlures, le lecteur découvre l’univers de Rose. Elle n’a guère que son garde du corps avec qui s’amuser un peu, sans doute le personnage de cette histoire le plus proche de l’univers du roman noir. Cet acte I offre les meilleurs moments. Le roman s’égare ensuite dans un scénario long (immersion dans une secte) et improbable (vengeance et complot à Hollywood).
Dominique Maisons parle d’Hollywood et de la place qu’y ont les femmes, comme il le précise dans son épilogue. Il raconte les producteurs, les actrices chair à canon, le star system et l’ambition. Rien de bien nouveau sur la Mecque du cinéma. Côté écriture, que ce soit en suivant Rose ou en passant à la première personne dans l’acte II, rien que de très commun.
Le problème vient-il des français qui écrivent sur Hollywood (comme Fabrice Colin) ? De la difficulté à parler d’Hollywood sans ressasser des évidences (Matthew Stokoe) ? Tout le monde aime Bruce Willis se lit vite et se consomme comme un film d’action dont l’intrigue sera vite oubliée. Pour un peu plus de consistance, vous pouvez essayer par exemple Megan Abott avec Absente, ou encore Dominique Forma avec Hollywood Zéro.
Caroline de Benedetti
Dominique Maisons, Tout le monde aime Bruce Willis, Editions La Martinière, 20,90 €