Une séance en avant-première à l’Absurde Séance (Katorza, Nantes) le 22 juin 2018
Novice quant au style de Gaspar Noé, je me suis pris une véritable claque. Alternant frissons, sueurs et vertiges, mon attention a été entièrement captivée par ce long-métrage à la réalisation impeccable.
Climax est une histoire de rythme, de haut et de bas, de danse et de corps. Sur fond de musique incessante, un groupe de danseurs va descendre aux enfers. Les chorégraphies sont un savant mélange d’ordre et de chaos, laissant le spectateur dans le doute de la maîtrise. Le lieu unique, clos, sans fenêtre, est dominé par l’éclairage oppressant des lumières artificielles. Ici, pas de visite. Nous errons au gré des frôlements des acteurs, passant de l’un à l’autre sans logique apparente, dans une sorte de propagation virale.
On pourrait argumenter sur le titre, Climax renvoie t-il à l’orgasme ? À l’apogée d’une tension dramatique ? Au point culminant d’un morceau de musique ? C’est un tout. C’est le Chaos. La progression climacique est bien là. Avec les danseurs, avec les spectateurs. Nous sommes ce personnage complémentaire, cette seule caméra témoin, souvent en plans séquences (magistraux), qui virevolte avec les danseurs, parfois les contemple fixement du plafond ou les suit rampant au sol. La tête nous tourne, le sang monte, la techno, le rouge, le noir, les nanas, les mecs, le couteau, la sangria, les clefs… La souffrance des uns est hypnotique, le plaisir des autres troublant. Nous sommes au purgatoire, perdus dans un labyrinthe de couloirs et de piaules. Mais qui sera le bouc émissaire ?
Ce film est une performance.
À voir d’urgence dans les salles en septembre, et en bonne compagnie. Un indice :
Manon Tardy