Chris, jeune policier ambitieux, veut rejoindre la WEGA, une unité d’intervention musclée de la police viennoise. Lors d’une intervention il abat un homme malade mental pour protéger un collègue. Il est aussitôt porté en héros par ses collègues et son chef.
Les hommes de la WEGA (il n’y a pas de femme dans ce corps de police) font beaucoup de sport et vouent un culte au combat et au corps ; ils sont fichus à partir de 40 ans. Véritable corporation au sein de la corporation, ils sont soudés et font allégeance au chef. Croyant vivre dans un film d’action, ils ont une certaine vision du monde qui pour eux est rempli de danger. La peur les domine quand ils sont en intervention. Une peur qui mène à la violence et au drame.
Le film débute sur une scène d’intervention dans un immeuble. Deux catégories de police sont sur place, en désaccord sur l’évaluation de la situation. De la même façon, Chris s’oppose à son père, policier de terrain et de médiation, qualifié de « chochottes » par les très virils flics de la WEGA. Le réalisateur autrichien Stefan Lukacs, qui signe là son premier long métrage, s’attache à montrer l’origine des dysfonctionnements au sein d’une unité de police spéciale (Wiener Einsatzgruppe Alarmabteilung) chargée d’intervenir dans des situations délicates.
Lors de la séance de questions/réponses qui a suivi la projection du film organisée lors du festival Univerciné Allemand de Nantes le réalisateur a précisé que le chef de la WEGA avait vu le film, et qu’il a donné un avis sans appel « cela ne correspond pas à la réalité, c’est un film de gauchiste ».
COPS (sortie en 2018) est à rapprocher d’ A.C.A.B. (Stefano Solima, 2012) pour certaines scènes et pour le propos.
Emeric Cloche