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Rencontre avec Nathalie Démoulin et Colin Niel

Rencontre avec Nathalie Démoulin et Colin Niel

Colin Niel et Nathalie Démoulin ont présenté les thématiques (jeunesse guyannaise, jeunesse amérindienne, orpaillage, évangélisme, traditions…) qui traversent Sous le ciel effondré, le nouveau roman de Colin Niel.

Le travail d’écrivain a été abordé sous divers angles. Colin Niel se documente énormément pour écrire un roman. « J’ai vécu 6 ans en Guyane (…). Ce que je raconte dans mes livres vient essentiellement du travail effectué en amont. (…) Chaque fois que je commence à écrire un livre j’ai une phase de préparation et de documentation qui est très importantes. Très lourde, avec des piles de bouquins, de la sociologie, de l’économie, des thèses, la mythologie… de tout. J’ai ensuite une phase où je vais sur place faire toute une série d’entretiens. (…) J’ai fait des entretiens avec des amérindiens, des prostituées, des jeunes des quartiers dans les cités. Je leur pose des questions sur tout. » Colin parle de précision aussi. « Quand il y a une oiseau qui passe dans le ciel je ne dis pas -il y a une oiseau qui passe dans le ciel-, j’essaie de dire quelle espèce c’est. Comment il va crier. Dans ces cas-là j’appelle un copain qui est ornithologue. » Ont aussi été abordé l’évolution de l’écriture et la continuité de l’œuvre (Colin en est à son 5ème roman, quatre d’entre eux – dont le dernier – se passent en Guyane), le genre policier (roman jeu, roman à énigme, roman noir…) et la façon dont l’auteur s’inscrit dedans.

 

Rencontre avec Nathalie Démoulin et Colin Niel

La discussion s’est orientée sur le travail de l’écrivain et de l’éditeur. Un travail complémentaire « on échange beaucoup en cours d’écriture. J’ai plusieurs fois eu l’impression de me noyer dans une matière d’une richesse énorme. Le bouquin fait 500 pages, il y a à peu près 250 pages qui sont parties à la poubelle » dit Colin. Nathalie Démoulin enchaîne : « Il y a un cheminement dans le texte avec beaucoup de questions et beaucoup de possibilités. Il y avait une trame, énormément de matière. À plusieurs reprises Colin a exploré des choses. Il y a eu des renoncements, des prises de décisions. »

On comprend qu’au Rouergue Noir l’éditeur accompagne l’écrivain dans la rédaction de son roman. La maison suit ses auteurs et bâtit un véritable catalogue avec des voix diverses. Nathalie Démoulin lit tous les manuscrits et écarte ou sélectionne les auteurs. « Le travail d’un éditeur est d’accompagner un auteur le mieux possible et le plus loin possible. Le soutenir et faire en sorte que son œuvre rencontre le public. » Nathalie Démoulin parle avec sincérité de son travail d’éditrice : la durée de vie d’un livre, les livres qui se vendent, ceux qui ne se vendent pas. « Chacun de nos auteurs a une personnalité très différente. La collection accueille des voix différentes. Colin fait un travail très documentaire, très précis. Et on publie des choses plus impulsives comme par exemple le roman de Valentine Imhof Par les rafales où on est plus dans la sensation, ou des impulsions. C’est très différent dans l’intention et dans l’atmosphère. Il n’y a pas de parenté évidente, mais en temps que lectrice et d’éditrice je vois là une exigence par rapport à ce qui est dit, une qualité d’écriture qui font que ces auteurs, j’ai envie de les accompagner. Ce n’est pas une collection où l’on demande aux gens de coller à un style. (…) Chacun a sa place. »

Le public a posé de nombreuses questions, curieux notamment de la façon dont Colin Niel se documente et mène ses entretiens en Guyane.

La rencontre, une heure et demie d’échange entre Colin Niel (auteur de Sous le ciel effondré), Nathalie Démoulin (éditrice au Rouergue Noir) et le public, animée par Caroline de Benedetti s’est déroulée mercredi 14 Novembre à la Librairie Durance à Nantes.

Propos recueillis par Emeric Cloche.
Photos, Emeric Cloche.