Massacre à Odessa revient sur l’incendie de la Maison des Syndicats le 2 Mai 2014 à Odessa en Ukraine.
La mort de Gérard de Villiers a laissé une place dans le roman populaire et plusieurs collections essayent de prendre le relais (les premiers numéros de B.R.P. plus tournés vers les anciens « brigades mondaines » n’ont pas convaincu) ; la collection K.O. qui compte déjà 5 tomes lorgne clairement du côté des anciens S.A.S.
Malko est devenu un duo incarné par deux jumeaux : Kali et Odys. Odys est un as de l’informatique, un hacker, il travaille pour L’ONU et pirate caméras de surveillance, clouds et disques durs, offrant des facilités scénaristiques que Geoffroy Domangeau a abordé dans un article de L’Indic. La ficelle du piratage informatique pour avoir des informations qui font avancer le scénario est un peu grosse. Kali est l’alter égo de Malko, en femme. Elle est lesbienne et (comme Malko) séduit toutes les femmes du livre. Comme dans SAS les héros se battent pour la démocratie, comme dans SAS on en apprend sur la géopolitique… sauf que les informations ne semblent pas aussi précises et inaccessibles, Alex de Brienne présente une géopolitique que l’on peut aborder en quelques clics sur internet. Les rôles des méchants et des gentils sont distribués sans surprise et de manière assez manichéenne. Autre écueil de Massacre à Odessa : l’histoire ne décolle jamais vraiment. Le rythme est plutôt plat à l’image des personnages principaux (riches, intelligents et beaux) et des personnages secondaires qui servent de faire valoir. Cela semble un peu trop cousu de fil blanc et manque de saveur. La série visite une ville à chaque tome. Ici Odessa n’a pas d’odeur ni de particularités, on ne ressent pas la ville. Dommage, il y a une place à prendre dans le roman d’espionnage, qui n’a pas vraiment de collection dédiée. Nous ferons une pause en lisant un John Le Carré avant de reprendre le deuxième opus de la série, pour voir comment elle évolue… si elle évolue.
Emeric Cloche
Alex de Brienne, Massacre à Odessa, Le Livre de Poche, 285 pages. 7,30 €