C’est au tour du personnage d’Hippolyta d’être au centre de la série, dans un épisode à la fois psychédélique et cosmique. Lovecraft Country, I Am, épisode 7, nous emmène loin sur les terres de la science fiction pulp des années 60 et 70.
En voyageant à travers les époques, Hippolyta croise une succession de personnages qui pourra rappeler le multiver de Donjons & Dragons à l’époque où le jeu tentait d’embrasser tous les aspects de la SFFF, de Ravenloft à Spelljammer en passant par Dark Sun. Dans cette partie Hippolyta (épaulée par son mari) travaille en symbiose avec l’univers, au contraire des visions Lovecraftiennes dans lesquelles la race humaine n’est qu’un épiphénomène noyé dans le cosmos.
Du côté de Montrose, la difficulté de vivre l’homosexualité est abordée à travers un petit déjeuner avec son amant. L’épisode suit un scénario classique du genre, mais I Am parvient à surprendre ; la débauche visuelle est tarantinesque et, encore une fois, tout va très vite. Les mondes parallèles sont aussi l’occasion d’incarner en image la lutte des femmes contre le patriarcat et la ségrégation. La série fournit de nouveaux indices pour comprendre le rôle de la famille Montrose dans le monde de la magie.
La clef trouvée par Hippolyta et utilisée par Atticus évoque la fameuse clef d’argent de Randolph Carter, qui permet d’accéder aux contrées du rêve. Quant à la machine permettant d’ouvrir des portes vers d’autres mondes, sa confection très années 1930 rappelle une des nouvelles de Lovecraft qui a des ramifications profondes avec la Science Fiction : Chuchotements dans la nuit. Ces éléments viennent rejoindre Le livre des Noms, un livre de magie sûrement maudit, à rapprocher des ouvrages inventés par Lovecraft (le Necronomicon, les Manuscrits Pnakotiques) ou ses émules Robert Bloch avec Le Livre des Goules, et l’Unaussprechlichen Kulten de Robert E. Howard, pour ne citer que ces deux-là.
Ce septième épisode cosmique a aussi un goût d’Abraham Merrit qui rencontrerait Philip José Farmer. La série est riche en atmosphère et en images. Trois épisodes ne seront pas de trop pour terminer cette histoire.
Emeric Cloche