Il fallait réserver sa place ce samedi à la librairie Coiffard de Nantes. La rencontre avec Laurent Petitmangin a fait salle comble. Remarqué avec son premier roman Ce qu’il faut de nuit, l’auteur lorrain est revenu sur la genèse de son livre.
Souvent interrogé sur sa région natale, cadre de son histoire, l’auteur confie sa seule inquiétude : la réaction des habitants. L’accueil réservé au livre l’a rassuré. « Je ne voulais pas raconter une France désespérée, elle travaille ou ne travaille plus mais elle se bouge, elle a des espoirs. Ce sont les contrastes qui m’intéressaient. »
Quel autre aspect tient de l’autobiographique : « J’ai 4 enfants. Je suis fils et petit fils de cheminots. Mon père est très inscrit à gauche. J’ai participé à des repas de section, avec des gens de bonne volonté, de moins en moins nombreux. »
Ce qu’il faut de nuit peut se lire sous différents angles. Mais l’aspect politique n’est pas la volonté première de l’auteur. « Je voulais traiter de la déception. Je suis parti d’une question, des parents peuvent-ils être déçus par leurs enfants ? Je ne savais pas comment allait se matérialiser la déception. »
Le succès d’un roman repose sur de nombreux facteurs pas toujours explicables. Mais tout le monde a conscience de l’importance du titre et de la couverture. « Ceci est mon sang » était le titre voulu par l’auteur, retoqué par Marie-Anne Lacoma. Présente aux côté de Laurent Petitmangin, elle est la collaboratrice de Pierre Fourniaud à La Manufacture de Livres. L’auteur parle de cette relation éditoriale, il explique à quel point la situation a changé pour lui depuis cette publication. Après avoir souvent envoyé ses manuscrits au hasard, il envoie maintenant ses textes à celui qui a choisi de l’éditer. « C’est presque comme si j’écrivais à mon père ». Rires dans l’assistance. La rencontre s’achève sur un rendez-vous : la sortie du prochain roman, annoncée en octobre prochain…
Caroline de Benedetti