J’ai vendu mon âme en bitcoins de Jake Adelstein est une enquête à l’américaine. L’auteur devient vite un copain qui vous tape sur l’épaule pour vous raconter une bonne histoire.
« Lorsque le parti libéral-démocrate reprit le pouvoir en décembre 2012 et commença à appliquer l’Abenomie – la politique économique de Shinzo Abe, Premier ministre du Japon -, je le vis revenir sur toutes les avancées sociales que le Japon avait mises en place jusque-là et j’assistai au déclin de la liberté de la presse ; le pays chuta de la onzième à la soixante-douzième position dans le classement mondial. Le fossé entre les riches et les pauvres se creusa. »
Un mystérieux inconnu a inventé un algorithme qui produit de l’argent virtuel, le bitcoin. Pour éviter l’inflation il a plafonné le nombre de bitcoin à 21 millions et en possède à peu près 5%. La machine est lancée.
Laszlo Hanyecz effectua le premier achat en bitcoin le 21 mai 2010 : deux pizza pour 10 000 bitcoins. Le 14 avril 2021, un bitcoin vaut 54 080 Euros. Des chiffres qui donnent le vertige. Cette monnaie virtuelle qui se passe d’État et de banque a fini par fonctionner. En 2015 les bourses américaines l’assimilent à une marchandise au même titre que le blé ou le pétrole. Il fera sont entrée en bourse quelques années plus tard. Et tout ceci n’est pas de la science-fiction.
L’histoire du bitcoin, et des personnes qui tournent autour, comporte ce qu’il faut d’intrigues et de rebondissements pour que vous ressortiez de là avec le sourire, en ayant renforcé votre conviction que le monde dans lequel nous vivons est un monde de dingues.
Emeric Cloche
Jake Adelstein, J’ai vendu mon âme en bitcoins, traduit de l’anglais (USA) par Cyril Gay pour les éditions Marchialy en 2019, repris en Points poche 2020.