« L’endroit est aussi paisible qu’une cocotte-minute et de temps en temps, la police y ajoute son grain de sel, quand ce n’est pas du tabasco. »
Sur le toit d’un immeuble de banlieue parisienne, Brice Faradji se souvient du passé. La première salle de boxe à Corbeil-Essonnes jusqu’à cet atterrissage dans un champ alors qu’il pilote un avion de tourisme. Boxeur, champion, informaticien, entraîneur sportif… Il en a parcouru, du chemin.
« C’est stylé d’avoir à table un ex-banlieusard reconverti en bourgeois ». Tout commence dans la banlieue, la violence mais aussi la solidarité. L’apprentissage de la boxe, accompagné par les coachs mais aussi seul, pour aller jusqu’au toit du monde : la ceinture de champion du monde.
« L’opposition démarre, le videur prend le centre du ring, je suis effrayé. Je me déplace pour décompresser, en balançant des directs du bras avant, histoire de le dissuader de s’approcher. »
La boxe est au centre du livre, avec la violence, les magouilles du Noble Art – la boxe est aussi un business – mais aussi la discipline, les entraînements, les gestes milles fois répétés. Les rencontres, les voyages à peine esquissés mais qui disent beaucoup en quelques phrases.
Avec Je ne sais toujours pas si j’aime la boxe, Brice Faradji livre un récit de vie et porte un regard sincère sur sa carrière et sur le monde. Il raconte avec une humilité qui laisse transparaître une certaine rage. Une lucidité aussi, présente jusque dans la façon d’écrire. Sobre et entraînante.
Emeric Cloche.
Brice Faradji, Je ne sais toujours pas si j’aime la boxe, JC Lattès collection La Grenade, 2021. 210 pages. 18 Euros.