Ulysse Gry a choisi un format à l’italienne avec un scénario décliné sur trois échelles de chaleurs différentes pour bien nous faire sentir les dangers du déréglement climatique. Les aventures de Josh se lisent à +2°, +3° et +4°.
Parfois le Josh à + 4° rêve de Josh à +2° alors que celui à +2° cauchemarde celui à +4°. Dans un premier scénario Josh Harper est chasseur de prime, dans un scénario plus chaud il trafique des organes, et dans l’univers où il fait vraiment très très chaud, Josh est pilleur de tombes. Quoi qu’il en soit Josh essaie de survivre comme il peut. Mais quel que soit le niveau de température c’est l’enfer.
Le style d’Ulysse Gry (qui n’est pas un inconnu des lectrices et des lecteur de Médiapart) colle bien à l’ambiance chaude, très chaude et très très chaude de cette bande dessinée apocalyptique. Les trois scénarios se superposent sur chaque planche du format italien (contenant 3 bandes horizontales). L’histoire se chevauche ainsi sur la page et dans l’intrigue. Plus on monte en degrés, plus la société se délite ; le monde devient fou et l’histoire se corse. Le personnage de Josh Harper n’échappe pas à la règle, il passe ainsi du bon à la brute puis au truand suivant l’élévation de la température. Pour quelques degrés de plus est un mélange de Sergio Leone, de Mad Max et de rapport du GIEC… avec un constat glaçant, si l’on peut dire.
Emeric Cloche
Ulysse Gry, Pour quelques degrés de plus, Presque Lune, 2023, 136 p., 25 €