Les lectures

Rose House de Arkady Martine

Couverture du livre Rose House de Arkady Martine. On y voit une rose qui est en fait une maison.

« Une pièce est une sorte de récit. Ce qui y entre et en sort, les contraintes de l’action à l’intérieur. Ce qui est déplacé et ce à quoi on ne touche pas. La composition de la forme d’une personne superposé au cadre de l’environnement bâti. »

Il y a un cadavre à Rose House, une maison solitaire dans le désert de Californie. C’est un crime et un crime en chambre close. Arkady Martine, bien connue pour ses space opera, s’en éloigne pour écrire un court roman à mystère dans un futur relativement proche (après 2180). La frontière des genres est poreuse dans cette novella, où l’inspectrice Maritza Smith enquête au sein d’une maison dotée d’une IA (Intelligence Artificielle) gardienne des lieux.

Une impression de fantôme, un malaise algorithmique – j’ai eu une pensée pour l’étrangeté des histoires de Lucius Sheppard -, l’ambiguïté et le clair-obscur des films et des romans noirs. Voilà ce qui hante cette courte et somme toute banale histoire criminelle. Ici, ce qui est dans l’ombre restera dans l’ombre, dans la psyché de cette étrange gouvernante machine qui régit Rose House. À ranger aux côtés de Colorado Kid de Stephen King.

Arkady Martine est américaine, elle a reçu le prestigieux prix Hugo pour Un souvenir nommé empire (2019) et Une désolation nommée paix (2021) en 2020 et 2022.

Arkady Martine, Rose House traduit de l’anglais (USA) par Gilles Goulet pour J’ai Lu, 2024, 158 pages, 7 Euros.