William est professeur de littérature dans une prestigieuse université américaine. Son existence sans problème va être bouleversée par une succession d’événements déclenchés par la parution d’un livre a priori anodin. Comment peut-on penser qu’un livre écrit par un auteur inconnu réveille de vieux souvenirs chez ce père de famille à la vie bien rangée ? Comment tout ce qu’il a réussi à construire depuis des années pourrait être menacé par un roman publié à l’autre bout des États-Unis ?
On entre doucement dans une tranche de vie, avec un personnage principal menant une existence banale. Puis les événements s’accélèrent. On accompagne le personnage principal dans sa lente descente, partageant ses doutes et interrogations sur sa vie, sa personnalité et son rapport aux autres.
Le lecteur est entraîné dans cette course psychologique contre les vieux souvenirs qui hantent l’esprit en sous-marin et menacent de ressurgir et de briser le fragile équilibre de notre héros malgré lui. On reconstruit le puzzle au fil du roman en même temps que le personnage principal, ce qui permet au lecteur de s’interroger sur les choix de ce dernier : aurions-nous agit différemment dans ce genre de situation ?
Les sentiments d’insécurité, de persécution et de culpabilité s’entre-mêlent dans cette histoire où l’équilibre familial, mais aussi professionnel et relationnel du personnage principal sont mis à mal. Il s’interroge sur le fait d’assumer ses actes.
Le style de l’auteur, son écriture simple et efficace, rappelle un certain Stephen King, dont il est un grand admirateur, ce qui n’est pas pour déplaire. On retrouve une vraie influence dans la manière d’aborder l’état psychologique des personnages et de plonger le lecteur progressivement dans l’histoire pour l’imprégner et ne plus le lâcher. Ce roman réserve quelques surprises et rebondissements jusqu’à la fin de l’histoire.
Sylvain Potier
Cedric Lalaury, Il est toujours minuit quelque part, Préludes, 2017, 225 pages, 15,90 €