À partir de quelle époque doit-on parler de roman policier historique ? 1989 nous paraît proche, c’est même une année familière pour nombre d’entre nous (la fréquentation des festivals montre que le lectorat polar n’est plus de toute jeunesse…). 1989, oui tout le monde se souvient, les commémorations du bicentenaire de la Révolution et la chute du mur de Berlin, l’effondrement de l’Union Soviétique. Mais, il faut se faire une raison, 1989 c’était un peu plus tard qu’hier… c’est déjà du roman historique, du roman en costume.
À la recherche du tank perdu de Dominique Dudouble commence au moment de la chute du mur, dans un caserne soviétique avec des militaires russes basés en Allemagne de l’Est. Un tank disparait et des soldats sont abattus. Ah… et… il y a aussi une apparition de la Vierge Marie. Menzel, un officier est-allemand, et le Colonel Baltermans envoyé par le KGB, mènent une enquête rocambolesque. Il faut retrouver ce tank à tout prix. Avec moult petits détails Dominique Dudouble fait revivre cette époque où les repères de tout un bloc s’étiolent en même temps que le mur s’effondre.
À la recherche du tank perdu est un roman d’espionnage flirtant avec le polar. Ou un polar flirtant avec le roman d’espionnage. Quoi qu’il en soit c’est drôle et historique, et vivre ces instants du côté est-allemand avec les soviétiques à quelque chose d’étrangement… comment dire… rafraîchissant ?
Emeric Cloche
Dominique Dudouble, À la recherche du tank perdu, Nouveau Monde éditions, 2024, 384 p., 9,90 €