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L’écrit Parle invite Pascal Dessaint

L'écrit Parle invite Pascal Dessaint

Le 8 juin la 2e édition des Rencontres Noires initiées par L’Ecrit Parle invitait Pascal Dessaint.

Cette association de Saint-Nazaire a décidé de promener la littérature dans la ville. Chaque rencontre s’installe dans un décor différent. Toute l’équipe raconte Maylis de Kerangal venue à l’hôpital la Cité Sanitaire pour parler de son roman Réparer les vivants. Pascal Dessaint a lui été reçu à la ferme des Pouls Hauts. Sous la grange, au son des oiseaux et de l’orage qui s’éloigne, il a évoqué Le chemin s’arrêtera là. Bien sûr, du port de Dunkerque à celui de Saint-Nazaire, certains sujets font écho. L’occasion de revenir sur les lieux qui l’inspirent, la période « Sud Ouest » de 1992 à 2007 avant le retour à son pays d’origine, le Nord et « les dommages de la crise et de la casse industrielle ». Malgré ses histoires très dures, Pascal Dessaint n’est pas totalement pessimiste, si Cruelles Natures (2007) s’apparentait à un No Future, Le chemin s’arrêtera là laisse place à un avenir possible.

Alors que le jour décline, les questions s’enchaînent. La nature malmenée fait aussi partie des principales préoccupations de l’auteur, qui confie s’interroger sur le monde après l’Homme : qui nettoiera ? À quoi ça ressemblera ? Beau, ou laid ? Il évoque l’anecdote du faucon pèlerin qui, dans le Nord, a fait son nid en haut d’une cheminée d’usine désaffectée et l’apprentissage du beau, justement, pour préserver la nature. Après la lecture d’un extrait du roman, il est question de la morale en littérature et de la façon de questionner le bien et le mal. Puis les questions s’orientent vers les techniques d’écriture, ces 5 tableaux qui évoquent la peinture et la digue comme un plateau de théâtre, à la façon de Dogville de Lars Von Trier. La sobriété en écriture a la préférence de Pascal Dessaint pour qui il n’est pas besoin de « faire genre », qu’un ado parle ado, qu’un boucher parle boucher, au risque d’être caricatural et de rendre un roman très vite daté. « L’important c’est la rythmique. Je prête ma voix aux personnages ». Alors que le vin rouge et le vin blanc surgissent sur la table d’apéro, la conversation s’achève par l’évocation des influences, Vian, Barjavel, Maupassant, Zola, puis Miller, Bukowski, Cendrars, Bataille et le grand choc Hubert Selby Jr. Rendez-vous en septembre 2017 avec le prochain roman : Un homme doit mourir.