Dans une famille américaine moyenne, la disparition de la fille fait basculer le père, la mère et le frère dans le drame. La suite n’est pas centrée sur la classique enquête de police, elle se place du point de vue du frère, Nick, adolescent introverti dont la psychologie se dévoile. Le voilà face à un père caché derrière une bouteille et une mère au fond du lit sous médicaments. Ce qui amorçait une autre façon de raconter une disparition, avec un côté grinçant et touchant se révèle ensuite sans surprise.
La deuxième partie se déroule 20 ans plus tard et présente le flic Adam, en conflit avec ses deux ados depuis la mort de sa femme. Heureusement, point de super flic qui va trouver le tueur. Vient le tour du troisième narrateur, un psy qui va soigner Adam, violé par des taulards lors d’une émeute en prison. Et le psy, c’est… Nick. Normalement, là, vous avez deviné l’identité du tueur (annoncée à la fin de la première partie dans un grand flop). Serre moi fort n’emprunte pas toujours les chemins narratifs attendus, mais en fait trop dans le but de marquer le lecteur. Si vous reposez le livre trop longtemps, la tension disparaît et l’abracadabrant saute aux yeux. Reste une fin sombre et de petits airs de Vol au-dessus d’un nid de coucous.
Caroline de Benedetti
Claire Favan, Serre moi fort, La Bête Noire, 2016, 20 €, 384 p.