Le futur : des pluies intenses et la montée des eaux. Une géographie redécoupée : « Ici on est dans la province de Hollande du Sud. Celle des Pays-Marins est plus à l’ouest. Cette partie des Pays-Bas n’en fait pas partie. »
Un flic néerlandais enquête sur la mort d’un parlementaire européen. La technologie va occuper une grande part de l’enquête, car cette société moderne est quadrillée par de petits drones qui enregistrent toutes les images. Pas un recoin ne leur échappe. Dans les mondes du futur imaginés par les auteurs, la surveillance domine souvent (et à bien regarder le présent…) Le super ordinateur policier, Terry, entre ensuite en action et permet aux enquêteurs de retourner, dans un virtuel quasi réel, sur les scènes de crime. Pratique, mais pas miraculeux. Aart, le flic du roman, avance à petits pas, pris entre politique, services secrets et multinationale. Pas facile d’y voir clair (même avec ses lunettes sophistiquées) pour lui comme pour le lecteur.
Le monde « reflet » met bien sûr en relief, comme dans tout bon roman noir, les travers du monde réel. Tom Hillenbrand, auteur allemand né à Hambourg, use d’ingrédients classiques (l’archétype du flic) et évoque des questions politiques intemporelles, mais le mélange noir et anticipation donne au roman une atmosphère qui atténue le parfum d’évidence.
Caroline de Benedetti
Tom Hillenbrand, Drone Land, traduit de l’allemand par Pierre Malherbet, Piranha, 2017, 19,50 €, 315 p.