Balin est un être moral qui « toute sa vie (s’est) comporté en citoyen exemplaire : travailleur, honnête, fidèle » jusqu’au jour où, en tentant de sauver un chien qu’il a écrasé, il se rend compte que sa femme le trompe avec un ancien camarade d’école.
Balin se pose des questions sur le Mal, et le lecteur, lui, découvre petit à petit ce personnage qui sous un abord ordinaire ramène constamment tout à sa personne et place ses désirs au-dessus de tout le reste. Balin est prêt à tout pour arriver à ses fins. Si la mécanique d’Une vie exemplaire manque un peu d’âme c’est peut-être que le monde de Balin est un monde d’impostures, d’apparences et de tromperies. Le personnage du salaud presque banal que l’on côtoie tout au long du roman est plutôt réussi et agaçant.
Dans son introduction l’auteur parle des psychopathes et des sociopathes en laissant entendre qu’il va approfondir le sujet. Il l’effleure avec ce portrait : Balin éprouve des sentiments de peur et d’ennui, mais aucune culpabilité.
Un thriller à rapprocher du Krimi de Sascha Arango La vérité et autres mensonges qui est tout de même mieux réussi, surtout sur la fin…
Emeric Cloche.
Jacob M. Appel, Une vie exemplaire, La Martinière, 2017, Traduit de l’anglais par Anne Renon, 21,50 €, 288 p.