Angers abrite depuis 8 ans le festival Imajn’ère dédié au polar, à la science-fiction, au fantastique et à la fantasy. Un rapprochement des littératures de genre qui nous plaît ; l’équipe de Fondu Au Noir aime tous les genres et L’Indic en est le reflet.
8 années pour Imajn’ère, et une volonté de professionnaliser l’organisation, avec un site internet renouvelé et une présence sur les réseaux sociaux accentuée. Sur place nous avons plaisir à retrouver quelques visages connus, comme Julien Heylbroeck et Robert Darvel, ou certains absents de nos radars depuis bien longtemps, tel Camille Leboulanger de retour avec un nouveau roman de fantasy, sept ans après son post-apocalyptique Enfin la nuit.
Côté table ronde nous sommes restés écouter David Coulon (dont vous pouvez lire Je serai le dernier homme) et Ronan Gouézec (bientôt en lecture avec Rade amère) pour une discussion menée par Julien Védrenne autour du « Roman policier mais pas que… » Un intitulé qui nous fait rire mais que nous oublions très vite pour évoquer plutôt la question du point du rupture et du point de non retour dans l’histoire. Le point de rupture serait le moment où la vie n’est plus comme avant, mais le point de retour serait presque un point final, exprime David Coulon. Pour lui, rien n’est inéluctable. Une note d’optimisme ! Ronan Gouézec explique que le point de non retour est une construction intellectuelle. L’échange entre les deux auteurs permet d’en découvrir un peu plus sur leur façon de construire des personnages et leur vision de l’écriture. David Coulon met en scène des personnages « qui ne peuvent pas rentrer dans un moule » et tend plutôt vers une écriture « à la David Peace » quand Ronan Gouézec évoque des héros « marqués par leur environnement » et un goût prononcé pour les « phrases qui s’étirent en longueur » à l’image de celles de Cormac McCarthy, auteur qu’il apprécie tout particulièrement.
Une semaine après Mauves en Noir il était agréable de rendre visite à ce festival voisin et de revenir avec des souvenirs…