Depuis quelques temps déjà l’espionnage refait surface dans la littérature et le cinéma. Il n’a jamais vraiment disparu, mais depuis la chute du mur de Berlin il n’avait plus vraiment le vent en poupe. Le chant du Loup mêle film d’espionnage, de sous-marin, de guerre et d’action, le tout dans une légère anticipation (la Russie a envahi la Norvège). Désinformation et dissuasion nucléaire ne font pas bon ménage. Le film, dont un des principaux protagonistes est un opérateur spécialisé dans les sons qui se propagent sous l’eau, fait la part belle aux effets sonores (les studios Georges Lucas) et à la bande originale. C’est un plaisir pour les oreilles. Si la façon de filmer est assez conventionnelle, elle reste au service de l’histoire, plutôt épurée. Bien sûr quelques scènes sont un peu redondantes et la romance parfaitement inutile et caricaturale ressemble à un rajout de producteur pour plaire au plus large public possible.
Si l’on met de côté ces petits désagréments le film fonctionne à pleine turbine. On apprend des choses sur la vie dans le sous-marin nucléaire, on suit la chaîne de commandement, on a peur et on plonge dans l’histoire. La pression est maintenue et grimpe par paliers, en réservant même quelques surprises.
Un film d’action et de sous-marin français, il ne faut pas bouder son plaisir. Le chant du loup est un premier film fort bien maîtrisé, Antonin Baudry (diplomate et scénariste la bande dessinée Quai d’Orsay) semble avoir plusieurs cordes à son arc.
Emeric Cloche.