La peur de la montagne (Six fourmis blanches), la peur de l’enfermement (Des noeuds d’acier), la peur de l’eau (Juste après la vague)… Les romans de Sandrine Collette nous confrontent à des angoisses communes et l’autrice continue ici sur la voie des traumatismes.
L’introduction montre deux enfants orphelins. Puis vient une chasse à l’ours dans le Kamtchaka Russe. Cette partie happe rapidement le lecteur, qui découvre chaque protagoniste et détecte vite la personnalité intéressante de la tenace Lior. L’ambiance est tendue, le décor impressionnant, comme souvent chez Sandrine Collette. Vient ensuite la chasse au tigre et le retour aux origines du traumatisme, le Népal. Pour le lecteur un peu malin, les fils entre les différentes parties ne sont pas difficiles à relier.
La structure s’avère bien pensée, et pleine de bonnes intentions quant à la prise en compte de la souffrance animale. Mais l’histoire n’atteint pas la puissance du drame familial raconté dans Il reste la poussière, par exemple. Le fil narratif est trop simple et prévisible. Les descriptions psychologiques abondantes surlignent, répètent et ôtent tout mystère et empathie. L’inverse de l’effet recherché, ce qui est bien dommage tant on a aimé la patte si originale des précédents romans de Sandrine Collette. Mauvaise pioche, une petite déception tant la barre est haute. Nous attendons impatiemment le prochain !