
Julia rejoint « GI » car sa mère est morte 15 ans plus tôt à New York dans une des tours. Son père a choisi la fuite : mercenaire en Afghanistan. Sa fille reporte sa douleur dans la haine des musulmans. Le roman est marqué par la souffrance des personnages, celle des survivants et des traumatisés. Boris, le père, revenu en France, habite dans les quartiers populaires de Bordeaux. Il côtoie les SDF, il court la nuit pour ne pas laisser la place aux cauchemars. Sa route croise un autre combattant, Manuel, ancien FARC. Le duo sera rejoint par une
journaliste de Rue89 qui enquête sur l’extrême-droite. Il s’agit de montrer leurs manipulations et leur implication dans la revente d’armes aux terroristes islamistes. Un discours pour la façade, et des actes totalement différents. L’arrière-cour est sordide.
journaliste de Rue89 qui enquête sur l’extrême-droite. Il s’agit de montrer leurs manipulations et leur implication dans la revente d’armes aux terroristes islamistes. Un discours pour la façade, et des actes totalement différents. L’arrière-cour est sordide.
« Pourquoi a-t-on droit à deux doses mortelles de désespoir dans la vie ? »
Jean-Paul Chaumeil manie une écriture brute, pleine de descriptions fines. Il ne verse pas dans le pathos et reste sur le fil, plantant son histoire dans le contexte des manifestations contre la loi Travail. Une autre violence s’y exerce mais « heureusement, parfois, les gens désarmés sont davantage raisonnables que ceux qui disposent du droit de faire mal. » Le roman s’achève de façon un peu trop incroyable, mais le reste emporte l’adhésion et laisse avec l’envie de continuer à lire cet auteur.
Caroline de Benedetti
Jean-Paul Chaumeil, Parfois c’est le diable qui vous sauve de l’enfer, Rouergue, 2018, 272 p., 20 €