Après avoir survécu à une crise cardiaque et une greffe d’organe, Sasha Yazzie est hantée par la jeune femme dont elle a maintenant le cœur. La série dirigée par Leah Rachel s’étire sur dix épisodes et navigue entre épouvante, horreur et fantastique. Les rôles féminins sont à l’honneur (avec Uma Thurman, pour les noms connus) et une mention spéciale pour l’héroïne jouée par Sivan Alyra Rose, une inconnue. Comme toujours avec les bonnes séries américaines, on s’interroge sur plusieurs sujets : la famille, le deuil, les différents mondes qui habitent les USA (riches, pauvres, indiens, colons, new age…). La fin de l’adolescence est aussi explorée avec comme point central le cœur de Becky qui bat dans la poitrine de Sasha.
Les paysages de l’Arizona, les couleurs, le jeu des acteurs et l’ingéniosité de certaines scènes (un léger côté Under the skin par moments) feront oublier les quelques longueurs qui alourdissent la série. Même si cela reste assez classique, ne boudons pas notre plaisir, Chambers fonctionne et file parfois la trouille. Netflix a malheureusement annulé la saison 2… Dommage, car les ambiances évoquent les livres de Lovecraft (pour la thématique) et Stephen King (pour la façon de contaminer un sujet avec du fantastique), les films de Dario Argento (pour les couleurs), et elles rappellent que de belles expériences comme The Void (Jeremy Gillespie et Steven Kostanski, 2016) ne sont pas légions à la télé.
Emeric Cloche