Featherbank est une petite ville calme et charmante qui a connu une sordide affaire de disparition d’enfants il y a plus de 20 ans. Tout est rentré dans l’ordre, enfin presque… Quand Tom, un écrivain veuf, y aménage avec son fils le cauchemar recommence.
Les fins de chapitre en crochet ; les moments de pression avec les ellipses ; l’antagoniste et le protagoniste tous les deux concernés par la même thématique générale – la relation père / fils – qui leur pose problème… les règles du genre sont respectées, mais le thriller est un art difficile. Alex North en fait un peu trop pour que l’histoire tienne. Passé quelques poncifs (le grand méchant serial killer en prison, le flic hanté par une enquête vieille de 20 ans…) une légère ambiance s’installe avant que les situations et les personnages se tordent pour rentrer dans le carcan du scénario. Résultat, on a parfois du mal à y croire.
Il y a encore de la marge avant d’atteindre la richesse thématique d’un Thomas Harris (Le Silence des agneaux) ou la puissance évocatrice d’un Stephen King, deux auteurs convoqués en 4e de couverture. Ce premier roman apparaît bancal et, c’est un peu un comble, trop long sur la fin.
Emeric Cloche
Alex North, L’homme aux murmures, traduit de l’anglais par Brigitte Remy-Hébert pour Thriller Seuil, mars 2020, 397 pages, 21 Euros.