Le bouquin qui te tombe des mains
Il y a des perspectives de retrouvailles auxquelles on inspire avec le palpitant émotionné et la larmichette dans l’œil à leur moindre évocation. Celles avec des personnages dont on s’est entichés comme des foldingues et qui ont renvoyé tous les autres sur l’étagère des « tiens j’avais oublié que j’avais lu ça ».
Mais ce qu’a fait Jo Nesbø avec le sublime, le brillant et rebelle Harry Hole, ça, on ne risque pas d’en faire abstraction.
Dans ce dernier opus, alors que pris d’une excitation quasi physique (et dans la limite de la décence) on s’apprêtait à passer quelques 602 pages avec le viril inspecteur, voilà que l’on fait face à un alcoolique qui passe son temps à citer des noms de groupe de rock. Intéressant pour une radio dédiée à ce genre musical mais pour l’intrigue, cela n’a guère d’intérêt : Harry ne fait pas le job et on s’ennuie comme des rats morts.
Aussi, face au vertige de notre déception, nous n’avons pu continuer la lecture. Reste à espérer que Harry Hole se chope une bonne cirrhose et que l’auteur l’enterre définitivement.
Pascale Brosseau
Nota : sur le même roman vous pourrez lire la chronique de Marie Van Moere dans L’Indic n°39
Jo Nesbø, Le couteau, Gallimard/Série Noire, 2019, 602 p., 22 euros