Le neuvième et avant dernier épisode de Lovecraft Country propose un voyage dans le temps. Les protagonistes partent en 1921 dans les émeutes raciales de Tusla pendant lesquelles des blancs attaquèrent les habitants du quartier afro-américain de Greenwood. La boucle temporelle qui présente le massacre est fort bien menée (on pourra penser un instant à celle du troisième film d’Harry Potter) et éclaire la terrible histoire de Montrose (le père d’Atticus). Après la difficulté d’être noir et la difficulté d’être une femme, l’épisode clôt avec brio la démonstration de la difficulté – voire l’impossibilité – de vivre son homosexualité.
La série fait la part belle à des extraits de discours. Après James Baldwin qui met en lumière le racisme (épisode 1), Martin Luther King (épisode 3), Sun Ra (épisode 7), Naomi Walder (épisode 8) ou encore Gil Scott-Heron (épisode 2), c’est au tour de la poétesse Sonia Sanchez. Voix de référence du mouvement des droits civiques des années 60, Sonia est associée au Black Arts Mouvements. Elle écrit des essais, de la poésie, du théâtre… Son discours se déploie sur les images des émeutes de Tulsa. C’est un bon exemple d’effet de réalisation cher à Lovecraft Country une série qui ne lésine pas sur la réalisation.
L’émotion, appuyée aussi bien par les images que le scénario, est au centre de cet épisode qui ramène le Livre des Noms dans le présent, promettant un dernier épisode épique, magistral et peut-être tragique ?
Emeric Cloche