Vicenzo Natali, le réalisateur de Cube, adapte une nouvelle de Stephen King et Joe Hill parue en 2012 dans le journal The Esquire. Avec une économie de moyens, beaucoup d’herbes, et des cris.
Vieille église, histoire de couple, paysage uniforme et inquiétant, labyrinthe de verdure, grosse pierre magique, secrets… les ingrédients oscillent entre le gothique et le fantastique. Si l’on retrouve certains thèmes de Stephen King (la famille, l’enfant), les personnages du film manquent de profondeur.
Malgré un scénario un peu répétitif (le spectateur tourne lui aussi en rond) et un léger agacement face à la redondance des scènes durant lesquelles les personnages s’appellent en criant leurs noms pour se retrouver dans les hautes herbes, Vicenzo Natali parvient à créer une ambiance.
Pénétrer Dans les hautes herbes c’est se perdre dans un monde où, avec les cartes, les GPS et les téléphones portables, il est devenu impossible de se perdre. Ici rien n’est stable, ni l’espace, ni le temps. Le film n’est pas sans rappeler Triangle (Christopher Smith, 2009). Un poil plus court, Dans les hautes herbes n’aurait pas été moins percutant.
Emeric Cloche.
Vicenzo Natali, Dans les hautes herbes, 2019.