Le thriller est un art difficile. Solitudes de Niko Tackian a été écrit en trois mois durant la période de confinement. Trois mois c’est court pour construire une intrigue… une intrigue qui n’est pas le point fort de ce roman.
Il reste le décor. La montagne et la tempête de neige. Et un petit village chargé d’une lourde histoire (un massacre durant la seconde guerre mondiale). Un décor angoissant et dangereux, somme toute classique du thriller, genre pour lequel le monde qui nous entoure regorge de dangers. Et cela fonctionne. L’ambiance (le massif du Vercors, la neige, le froid…) et le suspense (qu’est-il arrivé à Elie Martin l’amnésique revenu d’entre les morts ? Qui tue les gens autour de lui ?) sont les deux ressorts du roman. Il est impossible de démêler l’intrigue avant la fin. Et pour cause… aucun élément, aucun indice, ne permet de comprendre ce qui se passe dans les montagnes. Il faut aller jusqu’au bout de l’histoire pour découvrir la vérité en même temps que la policière chargée de l’enquête. Le livre se concentre sur l’ambiance et les personnages. Ne cherchez pas ici qui a tué… laissez-vous porter par le suspense, si toutefois l’histoire vous prend par la main.
Emeric Cloche
Niko Tackian, Solitudes, Le Livre de Poche, 2022, 283 pages, 7,70 Euros.