Les sixièmes Rencontres Nationales de la Librairie se sont tenues à Angers les 3 et 4 juillet. La précédente édition a eu lieu à Marseille en 2019, il y a déjà trois ans. Le besoin de se retrouver entre libraires et professionnels se sentait dans l’ambiance ensoleillée. La séance plénière du dimanche a inauguré une session de chiffres qui a restitué ce dont le milieu du livre se doute, quand il n’est pas déjà au courant.
Le SLF a attiré l’attention sur quelques points : la polarisation du marché et l’âge des lecteurs (les 30 – 39 ans achètent peu en librairie). 4 dossiers sont à défendre :
-La fixation du minimum de frais de ports
-La fusion Vivendi Lagardère, soit Editis et Hachette
-Les salaires en librairie
-Le développement de la lecture
Le numérique
Les chiffres de 2021, malgré (grâce) le Covid, montrent une croissance de 18 % des ventes (voir photo) par rapport à 2020. Dans ce contexte, la part du livre numérique est en augmentation : 30 % des français ont consommé un livre numérique (ebook ou audio). Internet est l’autre gagnant avec une croissance de l’achat : 13 millions d’acheteurs d’au moins un livre en 2021, soit 1 acheteur de livre sur 2. Internet est le lieu d’achat du livre et Amazon a encore progressé. Pour autant, 70 % des acheteurs disent qu’internet reste un circuit complémentaire de la librairie.
Les augmentations
La crise sanitaire a provoqué une embellie : le temps de lecture a augmenté, tout comme l’achat des livres. En 2022, c’est le retour à la « normale ». Tout le secteur du livre l’avait noté : la croissance du livre neuf a ralenti entre janvier et mai 2022. S’ajoute la crise d’approvisionnement en papier, qui ne doit pas empêcher d’observer quelques chiffres intéressants.
Le fonds ancien s’est, de façon logique, renforcé en 2021 : moins de nouveautés ont provoqué +31 %. La BD a doublé son poids sur le marché du livre en 10 ans, notamment grâce au succès du manga.
Le livre d’occasion représente 7% du marché en librairie ; il faudra sans doute un jour que les libraires de neuf réfléchissent à ce secteur.
La vente des petits titres (- de 1000 exemplaires) représente 22 % du CA des librairies en 2021. Elles ont un rôle de détectrice de tendances.
Les séances plénières ont alterné avec les ateliers théoriques et pratiques. Éditeurs, responsables commerciaux ou encore diffuseurs y ont fait part de leur point vue sur la situation du livre. De nombreux sujets ont pu être discuté. En une heure, difficile de les approfondir et de faire émerger des solutions. Mais les ateliers ont le mérite de faire se rencontrer les acteurs du milieu, et de connaître les pratiques des uns et des autres. Rappelons que le monde de l’édition réuni à Angers ne représente qu’une infime partie d’un vaste secteur. Pour le faire évoluer, il faudra plus que la présence et les discours des élus et ministres présents ce dimanche matin. Face, par exemple, aux enjeux écologiques, il reste encore du chemin.
Caroline de Benedetti.