Un enfant disparaît. C’est le point de départ de nombreux romans, toute la différence tient alors dans la façon dont l’auteur raconte l’histoire. Peupler la colline de Cécilia Castelli s’attache à l’enfance et aux adultes que nous devenons.
Tout commence dans l’école, où l’on découvre l’institutrice Mme Drumont et ses élèves. Romain est à part, rêveur, un peu lent. Ses autres camarades le moquent, sauf peut-être son voisin de table, Frédéric. Heureusement son frère Thibault l’aime et lui raconte des histoires merveilleuses. Chaque chapitre raconte un protagoniste dans une chronologie entremêlée. Il y a l’avant disparition, et l’après. Les proches de Romain restent marqués par le drame et le mystère de cette disparition. Nous trainons toutes et tous de petites et grandes blessures de l’enfance.
« Il n’avait pas choisi ce métier par hasard. Il voulait sauver ces enfants, à défaut de s’être sauvé lui-même. Il voulait les mener le plus loin possible. Leur dire, quoi qu’il arrive, de ne jamais s’arrêter en route. »
Cécilia Castelli ne choisit pas le sensationnel ou le suspense. Elle dit avec sensibilité la période particulière de l’enfance et les sensations qui y sont attachées. Elle raconte le chemin d’une vie, les rencontres et les choix. Elle parle du manque et de l’absence. La nature continue de jouer un rôle important, comme dans son précédent roman Frères soleil. La fin du roman donne la clé de la disparition de Romain, mais ce qui compte ici tient dans les motivations profondes des uns et des autres.
Caroline de Benedetti
Cécilia Castelli, Peupler la colline, 2022, Le Passage, 216 p., 18 euros