1944, l’Allemagne est en train de perdre la guerre mais ne capitule pas. Après les V1, Hitler lance les V2 sur Londres, tuant et blessant de nombreux civils. Cette nouvelle arme terrifiante détruit aussi de nombreux bâtiments. La WAAF, une unité auxiliaire de la RAF composée de femmes, tente de repérer l’endroit d’où sont tirés les engins de mort grâce à de savant calculs mathématiques. Une véritable course contre la montre s’engage au crépuscule de la deuxième guerre mondiale.
Le premier missile frappera Londres dans cinq minutes. Vous avez six minutes pour arrêter le second !
Cette arme amorce aussi le voyage spatial, puisque le V2 relie deux points qui se trouvent sur terre en passant par l’espace. La guerre, avec son cortège de morts et d’atrocités, son flot de mensonges, génère aussi des histoires romanesques et des avancées scientifiques qui passeront dans le domaine civil.
Robert Harris, bien connu des amatrices et des amateurs de thrillers historiques (Pompéi, Munich, Enigma…) et d’uchronie (Fatherland), signe-là un roman de facture classique qui se lit avec un plaisir certain. V2 mêle comme il se doit la petite histoire des protagonistes à l’Histoire avec un grand H.
Avec la guerre en Ukraine et les guerres qui se préparent dans le monde, la littérature de guerre va-t-elle revenir dans les rayons des librairies ? Pour l’instant, elle trouve en partie refuge dans le genre policier, au rayon roman noir.
Emeric Cloche
Robert Harris, V2, traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel pour Belfond Noir, 2022, 355 pages, 22 Euros.