Michael F. Flynn a reçu de nombreuses récompenses pour ses romans de SF aux États-Unis. En France, seul Eifelheim (Robert Laffont) a été traduit, avant que Le Bélial ne publie Connexions dans sa collection « Une heure lumière ». Le titre original, Nexus, illustre mieux le livre mais force est de reconnaître qu’il était déjà utilisé.
Considérez un policier du temps échoué dans un bar mais surtout dans la mauvaise boucle. Considérez aussi un lieutenant colonel du Pentagone, une femme nommée Maryam art’ Yarosh qui a vécu à plusieurs époques, une détective télépathe, et enfin une androïde. Ajoutez une machine temporelle et le coup du marteau qui s’abat au hasard. Vous n’avez encore qu’une vague idée de ce qui vous attend. Cette fabuleuse galerie de personnages va devoir s’unir. « Tout cela pour contrer les visées d’une créature issue d’un nid migrateur qui ne se poserait pas plus de questions avant d’éradiquer tout un biome qu’avant de se moucher le nez. Si elle avait un nez. »
Vous n’êtes pas féru de SF et tout ça vous colle le vertige ? Il ne faut pas. Certes, des concepts comme continuum, vortex ou espace quadridimensionnel jalonnent l’histoire. Mais ne pas tout comprendre ne veut pas dire ne rien saisir. Et nous avons tous un imaginaire cinématographique, et littéraire, pour nous aider. Connexions de Michael F. Flynn raconte une lutte pour la survie sans se prendre au sérieux. C’est drôle, ludique et intelligent, d’une écriture bourrée de trouvailles, et merveilleusement servie par la traduction de Jean-Daniel Brèque. Un régal, comme on dit de façon appropriée quand on se retrouve à dévorer un texte.
Caroline de Benedetti
Michael F. Flynn, Connexions, Le Bélial/Une heure lumière, 2023, traduit par Jean-Daniel Brèque, 122 p., 10,90 euros