Dès les premières pages, Cherbourg de Charles Daubas vous entraîne. C’est un de ces romans que vous devez lire d’une traite ou presque, afin que l’histoire et la poésie du style vous submergent.
Le roman est sorti dans la collection « blanche » de Gallimard, en grand format. Son passage chez folio policier m’était passé sous le nez. Il a fallu une librairie – Florilège à Fontenay-le-Comte – pour que je croise ce court roman (180 pages) portant le titre d’une ville que j’aime. Vous savez ce que c’est, chez les amatrices et les amateurs de polar, une fois que la curiosité est piquée…
Il y a un crime, oui, et il y a une enquête, oui… mais ni l’un ni l’autre ne sont tels qu’on les imagine. Le crime est un crime insidieux, éternel et impuni. Il concerne ces corps que l’on traine au travail, dans des conditions ignobles ; ces matériaux que nous manipulons pour satisfaire nos besoins d’énergie, pour manger, pour nous réchauffer, pour vivre les vies que nous vivons.
Cherbourg de Charles Daubas montre l’étendue des possibles dans les littératures policières et criminelles.
Emeric Cloche
Charles Daubas, Cherbourg, Gallimard, 2019 folio/policier, 2021, 180 pages, 8,10 Euros.