Des poussières d’étoiles illustrent la couverture, parsemant la tête d’une femme. Son visage semble tout droit sorti d’un film noir américain. Stardust de Nina Allan porte bien son titre. Il évoque le cinéma et le ciel, autant d’éléments qui parcourent les 6 nouvelles de l’autrice britannique.
Elles s’intitulent Face B, Le ver du Lammas, La porte de l’avenir, Cytises, Poussière d’étoiles et Le naufrage du Julia. Toutes font une place à l’étrange. On entre dans ce recueil en suivant le jeune Michael après sa défaite dans un tournoi d’échecs. Les enfants et les relations amoureuses sont des thèmes récurrents de ces textes. Ils dessinent un motif vers un autre monde. Face à un traumatisme, à une réalité décevante, les personnages expérimentent une perturbation du réel.
Stardust est une bonne façon de découvrir l’écriture et l’imaginaire de Nina Allan. Il se produit quelque chose de sensible et d’envoûtant à la lire. Chaque histoire possède son autonomie, et pourtant quelque chose les relie. Ce n’est pas seulement la figure d’une actrice mythique, à laquelle chaque personnage fait référence. C’est aussi dans l’évocation du rapport à l’autre, filial, amoureux, amical. Six histoires comme des morceaux d’un miroir brisé dans lequel nous percevons une image sans vraiment l’identifier.
Caroline de Benedetti
Nina Allan, Stardust, Tristram, 2015, traduit de l’anglais par Bernard Sigaud, 384 p.