Dans L’Indic n°23, Sylvain a chroniqué Entre toutes les femmes d’Erwan Larher. Alors quand le titre Marguerite n’aime pas ses fesses est sorti, il n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde.
Marguerite, donc, n’aime pas ses fesses et ça elle le sait. Elle n’aime pas non plus sa vie, et son homme, et ça elle va s’en rendre compte. La rencontre entre la jeune femme et le tout puissant homme politique dont elle va écrire la biographie, c’est la confrontation entre naïveté et roublardise. Franchise et manipulation. Un monde nouveau apparaît alors à Marguerite, et lui fait voir le sien d’un autre oeil. L’auteur ayant l’intelligence de ne pas donner dans la représentation manichéenne, les lignes bougent et les personnages ne manquent pas d’épaisseur. Chacun avec ses erreurs et la difficile adéquation entre ce qu’on voudrait être, et ce que l’on fait.
Finalement, l’inculture politique la mène vers plus d’authenticité que le militantisme affiché mais peu pratiqué par son immature copain.
De façon drôle et légère, l’auteur dresse plusieurs portraits. On se marre et on a chaud dans le slip, car Erwan Larher la joue torride. L’intelligence du roman repose sur les idées en creux : la politique et les hommes de pouvoir qui la font, la place et le rôle de la femme, le monde de l’édition, avoir une morale et agir en conséquence. C’est sûr, l’auteur n’est pas cul-cul.
Caroline de Benedetti
Erwan Larher, Marguerite n’aime pas ses fesses, Quidam éditeur, 2016, 253 pages, 20 euros.