Le roman noir est une littérature sociale et violente, et le Nord-Est de la France est une région postindustrielle dévastée. Le paysage et les habitants sont marqués par le passé sidérurgique, par les luttes et par un présent sans avenir. Les ingrédients sont là pour l’explosion. Dans Les nuits rouges de Sébastien Raizer, le détonateur vient de la découverte d’un corps dans un crassier.
Les familles brisées transpirent la colère, le désœuvrement, la peur et l’amertume. Des crimes vieux de quarante ans, fantômes de la crise de la sidérurgie débutée en 1979, rencontrent des crimes contemporains. Vous apprendrez ici ce qu’est un crassier, l’ordre social et les drogues « modernes ». Quelles différences entre les ordures d’hier et celles d’aujourd’hui ?
Sébastien Raizer signe son huitième roman, un polar rural au format sec et percutant. Sans espoir, ni lumière. Mais avec une réussite qui nous laisse à l’affût de ses livres à venir. À ranger auprès de Dominique Manotti (Lorraine Connection) et Pascal Dessaint (Les derniers jours d’un homme).
Emeric Cloche
Sébastien Raizer, Les nuits rouges, Série Noire, Gallimard, 2020, 288 pages, 18 Euros.