Whodunit ? Traduction : qui l’a fait ? Ce type de roman policier a eu son heure de gloire, et ses auteurs et autrices phares. Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un de Benjamin Stevenson rend hommage à ce style d’enquête.
Imaginez une fête de famille. Tout le monde est invité dans un chalet à la montagne pour célébrer le retour de Michaël. Pas question de trouver une excuse pour ne pas y aller. Il faut dire que Michaël sort de prison, où il a été envoyé pour meurtre, dénoncé par son frère Ernest. Ambiance.
Le narrateur n’est autre qu’Ernest, qui écrit « des livres sur la façon d’écrire des livres ». On découvre la famille Cunningham par sa voix. Chaque membre a l’honneur d’un chapitre, à mesure que l’intrigue avance et que les cadavres s’accumulent. Le procédé est simple, classique, et efficace pour peu que vous ayez envie d’une lecture divertissante. Dès le début du livre, le ton léger est donné mais attention. L’auteur ne se contente pas de mettre en place une belle mécanique et de jouer avec les travers familiaux que nous connaissons tous. Il parvient à émouvoir en insufflant la bonne dose de drame, et grâce à une écriture pas si futile qu’il paraît.
La fin d’un whodunit s’avère souvent abracadabrante. Si vous tentez de remonter l’intrigue, l’invraisemblable apparaît, mais ce défaut fait partie du genre. Peut-être même son charme ? Vous souvenez-vous de la fin dans Ils étaient dix ? (Re)lisez-le, vous verrez… Le roman de Benjamin Stevenson n’échappe pas à cette règle. Vous êtes prévenus.
Caroline de Benedetti
Benjamin Stevenson, Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un, Sonatine, 2023, traduit par Cindy Colin Kapen, 456 p., 24 €