« On ne s’en rend pas vraiment compte mais le renseignement est une expression de la violence entre États, c’est une autre forme d’affrontement, un rapport de force sans exposition médiatique. »
Le roman d’espionnage est un genre à part entière. Même s’il a souvent trouvé refuge dans les collections de littérature policière, il possède ses propres codes et son histoire. La géopolitique et les services de renseignement y jouent un rôle central. Dans La Routine de l’ombre des agents de la DGSE traitent le cas d’un iranien venu vendre des renseignements sur le développement du programme nucléaire iranien et la fabrication d’une bombe atomique. Une aubaine pour les services français…
La routine de l’ombre ne rentre pas dans la catégorie des James Bond et des Jason Bourne, pas de coup de feu et d’explosions, pas plus que de poursuite motorisée haletante ; nous sommes plus proches de John le Carré, sans le style de l’écrivain anglo-saxon. Le livre décrit quelques méthodes pour sortir des informations d’un pays fermé. La construction littéraire est simple, presque une mise en scène théâtrale. Le décor : Les Cyclades, une taverne. Les personnages : Camille s’interroge sur son métier après une première mission qui la hante ; Marc, espion à la retraite, chez qui le chef de Camille lui a conseillé d’aller se ressourcer.
Qu’est devenue la source traitée par Camille ? C’est ce qu’elle est venue raconter à Marc. Le roman, découpé en neuf chapitres, est un exposé du métier d’espion. La routine de l’ombre porte bien son titre. Derrière la routine se cache la violence, celle de la raison d’État. Le final de cette histoire est à la fois glaçant et… tendre.
Emeric Cloche
Jules Nemo, La routine de l’ombre, Nouveau Monde éditions / Sang Froid, 224 pages. 9,50 Euros.