Dans La méthode Respiratoire, nouvelle tirée du recueil Différentes Saisons, l’auteur du Maine met en abyme son talent de conteur au coin du feu. Il est ici question d’un club où l’on se raconte des histoires étranges et macabres.
Cette quatrième et dernière histoire du recueil Différentes Saisons (qui est sûrement la meilleure porte d’entrée dans l’univers de King), diffère des trois autres nouvelles (Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank, Un élève doué et Le corps) plus typées « roman noir ». La méthode respiratoire est à la fois burlesque (avec son terrible accouchement), horrifique (c’est la plus gore) et fantastique. Cet aspect se déploie en installant une « autre dimension », que l’on croisera ailleurs dans l’œuvre de King notamment dans Revival ou encore Willa (tirée du recueil Juste avant le crépuscule). L’idée de ce club aurait pu donner lieu à de nombreuses histoires avec des personnages récurrents, un peu à la manière du club des veufs noirs de d’Isaac Asimov. Mais on ne le retrouvera que dans la nouvelle L’homme qui refusait de serrer la main (dans le recueil Brume).
Le docteur Emlyn McCarron raconte comment il a aidé Sandra Stansfield, une jeune femme célibataire et enceinte. La méthode respiratoire flirte avec la terreur. Ce qui n’empêche pas le narrateur de nous prendre par la main « à la manière de King » et de nous emmener, presque sans douleur à un constat fatidique : il nous faudra tous mourir. En route il dresse, en creux, un portrait de la condition féminine aux USA dans les années 1930 et la nature même de l’art de la fiction.
Emeric Cloche.
Retrouvez les autres textes du recueil Différentes Saisons sur le site Fondu Au Noir :
Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank de Stephen King
Un élève doué de Stephen King
Le corps de Stephen King
La méthode respiratoire de Stephen King
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