« Si j’avais été un homme, j’aurais aimé être policier, traquer les criminels, mais je ne suis qu’une vieille fille avec le handicap de mon sexe. »
L’Escalier en colimaçon (parfois traduit sous le titre L‘Escalier en spirale selon les éditions) paraît en 1907. Le roman est un succès, il se vend à plus d’un million d’exemplaires. Il a été porté à l’écran en 1915 et au théâtre en 1920. Mais il vous faudra arpenter les bouquinistes pour le trouver. L’enquête se déroule dans une grande maison de 22 chambres et pas moins de 5 salles de bains (oui la littérature gothique n’est pas loin). Sunnyside est une résidence d’été, marquée par le crime. L’escalier en colimaçon est un élément architectural important du livre ; sa structure mystérieuse et circulaire correspond bien à la narration de Rinehart et à ses personnages au passé trouble. Le suspense et l’enquête sont les deux principaux ressorts de ce roman criminel. Les effets employés nous paraissent maintenant surannés, ils ont cependant ouvert la porte à Agatha Christie et tant d’autres… Le livre comporte par ailleurs quelques passages évoquant le sexisme de l’époque et la lutte des classes. Il faut alors lire entre les lignes et déceler les sous-entendus.
Emeric Cloche
Mary Roberts Rinehart, L’Escalier en colimaçon ; traduit de l’américain par Irène Cheze Convard, Le Masque n°1133 / Les Reines du crime, 1970, 191 pages, 3,20 Francs.