La 4e de couverture annonce une référence connue de tous : Harry Potter. On y pense rapidement en lisant Vita Nostra de Marina et Sergueï Diatchenko. Pour autant, l’institut qui abrite des jeunes hors normes constitue à peu près la seule ressemblance entre les deux ouvrages.
Sacha voit sa vie basculer l’été de ses 16 ans, alors qu’elle profite du soleil et de la baignade avec maman. Le monde connu vacille par l’intermédiaire d’un inquiétant homme aux lunettes noires. Il lui impose des épreuves à l’issue desquelles Sacha vomit de mystérieuses pièces d’or. Dès le début de Vita Nostra les auteurs posent une ambiance forte, toute en sensations agréables et familières, perturbées par une dose d’étrange.
Très attachée à sa mère, avec qui elle forme une cellule unie depuis l’abandon du père, Sacha se retrouve dans un monde à part, loin de chez elle. Elle doit apprendre de nouveaux codes et se redécouvrir. La métamorphose qu’elle affronte va plus loin que celle d’une simple adolescente. Le lecteur accompagne Sacha sur le chemin de la connaissance, et découvre les raisons de la transformation de son corps et de son esprit. L’expérience est aussi éprouvante pour lui que pour la jeune fille. Le récit prend alors la forme d’un suspense qui tente de répondre à l’éternelle question sur le mystère du monde et du vivant, tout en interrogeant la littérature.
« La prochaine fois qu’il pose des questions, que Lisa lui dise que je ne suis plus humaine. Et, par conséquent, je ne peux plus coucher avec personne. A-t-on déjà vu des statistiques s’envoyer en l’air avec la première loi de Newton ? »
Vita Nostra se révèle ludique et profond. La façon dont le roman joue avec les mots, les sons et leur pouvoir, ne déplaira pas à certains amateurs d’Alain Damasio. On regrettera à peine quelques répétitions entre la structure de la partie I et la partie II (rébellion/reconnaissance) car assurément Vita Nostra donne envie de savoir ce que le couple ukrainien nous réserve pour les deux prochains opus.
Pour lire un autre avis enthousiaste voir du côté de Sous les galets, la page ou chez Le dragon galactique.
Caroline de Benedetti
Marina et Sergueï Diatchenko, Vita Nostra, L’Atalante, 2019, traduit du russe par Denis E. Savine, 528 pages, 25,90 euros
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