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Limbo de Soi Cheang

Limbo de Soi Cheang

Limbo de Soi Cheang est sans doute le polar de cet été. Le film emprunte aux films américains tout en possédant un parfum typiquement hongkongais.

L’image en noir et blanc baigne dans la pluie et la crasse. Jamais nous n’avons vu Hong Kong aussi sale. Les ruelles étroites débordent d’ordures. Mais Limbo possède ses moments de grâce et de poésie, comme les films made in Hong Kong savent en produire. En grande partie grâce à l’actrice chinoise Cya Liu. Elle joue Wong To, une jeune femme des rues qui encaisse les coups à répétition ; et l’on a mal pour elle.

Les protagonistes incarnent des poncifs du genre. Un policier brisé fait équipe avec un jeune arrivant respectueux des procédures, et saisit par une rage de dents. Une armée de délinquants (principalement des dealers et des petit trafiquants) sévit dans la ville. Un tueur en série coupe des mains. Au milieu, cette jeune femme qui sort de prison s’attire la haine de tous.

Le scénario, assez simple, se goupille de façon remarquable. Il mène le spectateur vers une série de scènes où tous les éléments de l’histoire se croisent dans un maelstrom de caméras. Ce point d’orgue compense les quelques scènes d’action et de pathos un peu longues, qui ôtent toute sa puissance au film.

Soi Cheang signe là son dix-septième film. Nul doute que le réalisateur a vu Se7en de David Fincher, Blade Runner de Ridley Scott, et peut-être aussi les premiers Lars von Trier. Limbo parle de façon évidente de l’enfer et du chemin vers la rédemption. À voir pour toutes amatrices et amateurs de film noir, corsé.

Caroline de Benedetti & Emeric Cloche