Shit ! de Jacky Schwartzmann explore les points de jonctions possibles entre Thibault le CPE d’un collège de banlieue, et la mise en place d’un trafic de drogue. Deux mondes vont se confronter. Quitter ses habitudes, frotter ses habitus à un autre monde : voilà ce que va faire Thibault. Il a pris un appartement dans le quartier populaire de La Planoise à Besançon. Pour le meilleur et pour le pire. Le pire parce que le trafic de drogue est une économie qui doit plus au capitalisme sauvage qu’à l’entraide et la planification économique. Le meilleur, parce que Thibault et sa voisine Myriam Ramla ont un plan pour aider la population du quartier dans le besoin.
Mais alors, le roman noir refairait-il le monde ? La réponse est oui, de temps en temps. On pense à Ishida Ira et son héro Makoto qui tente de sauver son quartier en créant un monnaie parallèle (dans Ikebukuro West Gate Park tome 2). Mais est-ce que le monde, une fois refait – en vérité, il sera à peine raccommodé et à une échelle micro-économique – est plus vivable ? Est-il moins sombre ?
Avec Shit ! vous saurez tout sur l’organisation et l’économie du trafic de drogue dans une cité. Avec Shit ! vous saurez tout sur l’être humain. Humour et sociologie sont au rendez-vous. L’auteur écrit souvent sur les rapports entre les différentes classes sociales. Et puis avec Shit ! vous allez rire.
Emeric Cloche
Jacky Schwartzmann, Shit !, Seuil / Cadre Noir, 2023, 320 p., 19,50 €
