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Balanegra de Marto Pariente

Balanegra de Marto Pariente

Ils sont rares les petits vieux héros de roman noir. Celui de Marto Pariente s’appelle Coveiro. S’il a quelques problèmes de prostate, son passé de tueur à gages lui a laissé des réflexes. C’est ce que vont découvrir Black Jack, la puissante patronne d’industrie, et ses sbires.

Le précédent roman de l’espagnol Marto Pariente, La sagesse de l’idiot, montrait déjà le style de l’auteur. Balanegra claque comme la portière d’un Iveco sur la tête d’un truand. Et ils sont nombreux, les truands, à participer à la machination mise en place par Black Jack pour sauver son fils d’un procès. Des personnages hauts en couleur, comme il se doit. Un couple nommé Bobby & Bobby, deux frères dégénérés, un flic qui se déguise en clown… Tous vont croiser le chemin de Coveiro, fossoyeur guère plus recommandable.

Mais Coveiro a changé, grâce aux doutes et aux regrets. « Deux ans avaient passé depuis l’enterrement de son frère. Les pires mensonges sont ceux qu’on se raconte à soi-même. » Dans un univers de requins, l’humanisme tire son épingle du jeu de cette comédie noire. Balanegra offre le meilleur du roman noir, en 224 pages.

Caroline de Benedetti

Marto Pariente, Balanegra, Gallimard/Série Noire, 2025, traduit de l’espagnol par Sébastien Rutés, 20 €, 224 p.